La Dépêche Publié le 18/06/2019 à 09:13
Son discours en main, Jules Bomare s’apprête à témoigner samedi matin.
Parmi les orateurs qui se sont exprimés au micro samedi 15 juin 2019 devant la gare sinistrée de Figeac, à l’appel du syndicat CGT des cheminots des régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, et des Associations des Usagers des lignes du Massif Central, il en est un qui ne peut laisser indifférent. Il s’agit du témoignage fort, voire de l’appel de Jules Bomare, un jeune Figeacois étudiant à Lyon.
«Je suis un usager du train et je connais les tracas des jeunes qui pour leurs études doivent aller vers Aurillac ou Toulouse. Mais également à l’inverse, doivent rejoindre Figeac pour le lycée ou l’IUT. Alors que l’on nous vante l’attractivité du territoire, la SNCF nous donne des bus. Pour me rendre à Lyon, c’est bus jusqu’à Aurillac, train jusqu’à Clermont-Ferrand, puis à nouveau bus pour rejoindre Saint-Etienne, enfin train jusqu’à Lyon. Nous avons besoin de solutions urgentes et le train en est une, non seulement pour les passagers, mais aussi pour lutter contre la désertification des villes et des campagnes. Pour le fret également car un train égale 50 camions. Nous vivons de véritables aberrations écologiques, humaines et même économiques. Pour nous les jeunes qui avons encore plus de 50 ans «à tirer», il serait temps que les pouvoirs publics s’activent, le réchauffement climatique avance. Nous aussi, on avance, on propose… Vous Madame Tiegna, vous le gouvernement, on vous attend toujours».
Antoine Soto : «Mais qui va payer ?»
De nombreux élus figeacois avaient tenu à être présents samedi matin. Antoine Soto, conseiller municipal écologiste nous livrait ses inquiétudes : «Concernant la gare, c’est seulement maintenant que la SNCF va lancer son étude «structure». Après une première réunion début juin, la prochaine aura lieu le 5 juillet. Mais sachant qu’elle n’a besoin pour ses services que de 130 m2 sur les 460 existants (rez-de-chaussée plus étage), elle nous demande de trouver d’autres utilisations pour le bâtiment, si nous voulons qu’elle soit reconstruite identique à la précédente. Mais qui va payer ? Quant à l’aiguillage automatique, il coûtera 12 millions d’euros et n’est pas prévu avant 3 ou 4 ans ! En attendant, les murs, livrés aux intempéries se dégradent jour après jour».