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Mercredi 28 décembre 2016 à Sarlat – Manifestation pour la défense de tous les services publics – Compte rendu

Malgré le froid de ce mercredi matin, et la période des fêtes, plus de 70 personnes se sont rassemblées devant la sous-préfecture de Sarlat pour dénoncer le déman­tèlement de l’ensemble des services publics en milieu rural.

 

Pas de trêve des confiseurs à Sarlat

A l’origine, ce mouvement est parti de la décision de la Poste de fermer ses bureaux dans certaines communes du Périgord Noir : à Cénac-Saint­ Julien le samedi, à Villefranche-­du-Périgord le lundi après midi et à Thenon et Rouffignac-Saint-Ser­nin le lundi.

La population s’est mobilisée (voir de précédentes éditions) mais afin d’élargir la contestation, la décision a été prise de faire un temps fort à Sarlat. Cette initiative – qui n’est certainement pas la der­nière – du Collectif Sud Dordogne, des syndicats CGT, Fo, Sud, Fsu, de l’association de défense de l’hôpital et de Tous ensemble pour les gares, a eu un certain impact puisque à la demandes expresse de la préfète de la Dordogne, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, le secré­taire général de la sous-préfecture (le sous-préfet étant en vacances) a reçu une délégation pendant plus d’une heure. Mais avant ce rendez-vous, plusieurs interve­nants ont exprimé les raisons pour lesquelles il y avait nécessité de se battre pour conserver les services publics de proximité. Claude Brondel, le maire de Villefranche­-du-Périgord (son collègue de Cé­nac-Saint-Julien était là égale­ment) a dit combien la présence des services publics était impor­tante. « Quand on vient me voir, la première question que l’on me po­se c’est de savoir s’il y a un hôpi­tal pas loin, s’il y a la poste, une école… Nous avons pris une mo­tion en conseil municipal contre le recul du service public » confie-t-il.

Le ras-le-bol des élus est une réali­té : « on veut le soutien de l’État mais pas un désengagement » a affirmé le premier magistrat de cette petite commune rurale. Véronique Muzart de la FAPT-CGT, est revenue sur la politique menée par la Poste : « La direction prétexte une baisse de fréquentation des bureaux pour tenter d’imposer aux communes qui ont conservé un bureau, la fermeture partielle dé ceux-ci ». Elle a rappelé que la Poste supprimait 7 000 emplois par an, que les conditions de tra­vail des postiers étaient de plus en plus difficiles et a donné le chiffre de 50 suicides en 2016 au sein de l’établissement.

Pour Daniel Coutant de la Fsu, « il y a plus d’impôts et moins de services publics, on est vraiment dans l’ère du libéral ». Il a mis en avant les fermetures de classes et les regroupements sur parfois 7 ou 8 communes « pour un directeur d’école c’est très compliqué à gérer ». Quant à l’association de dé­fense de l’hôpital et de sa materni­té, par la voix d’Irène Leguay, un point a été fait sur les actions me­nées depuis plus de quatre ans avec la volonté de rouvrir notam­ment la chirurgie conventionnelle et de mettre en place des lits de nuit pour les patients hospitalisés en chirurgie ambulatoire.

Elle a dénoncé les coupes franches dans les hôpitaux, « plus de 8 milliards d’euros sur le dos des malades et des plus démunis » et a invité la population à une réunion le 7 janvier à 14 h 30 au Colom­bier où il sera question de la mise en place (comme à Bergerac) d’un Centre de santé à Sarlat.

Comme le faisait remarquer Jean Labrot du Comité Sud Dordogne, « il est possible de faire échec à ceux qui veulent démanteler le service public, quand on se bat on obtient quelque chose comme à Cénac où la Poste a reculé sur la fermeture du bureau ». Même constat de la part de Georgette Laporte la nouvelle présidente de Tous ensemble pour les gares. Elle a rappelé les arrêts de train récupé­rés sur la ligne POLT à Gourdon et Souillac et annoncé « hier (mardi) nous avons aussi gagné sur le Pa­ris Port-Bou »

P. PAUTIERS (L’Echo de la Dordogne)