Malgré le froid de ce mercredi matin, et la période des fêtes, plus de 70 personnes se sont rassemblées devant la sous-préfecture de Sarlat pour dénoncer le démantèlement de l’ensemble des services publics en milieu rural.
Pas de trêve des confiseurs à Sarlat
A l’origine, ce mouvement est parti de la décision de la Poste de fermer ses bureaux dans certaines communes du Périgord Noir : à Cénac-Saint Julien le samedi, à Villefranche-du-Périgord le lundi après midi et à Thenon et Rouffignac-Saint-Sernin le lundi.
La population s’est mobilisée (voir de précédentes éditions) mais afin d’élargir la contestation, la décision a été prise de faire un temps fort à Sarlat. Cette initiative – qui n’est certainement pas la dernière – du Collectif Sud Dordogne, des syndicats CGT, Fo, Sud, Fsu, de l’association de défense de l’hôpital et de Tous ensemble pour les gares, a eu un certain impact puisque à la demandes expresse de la préfète de la Dordogne, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, le secrétaire général de la sous-préfecture (le sous-préfet étant en vacances) a reçu une délégation pendant plus d’une heure. Mais avant ce rendez-vous, plusieurs intervenants ont exprimé les raisons pour lesquelles il y avait nécessité de se battre pour conserver les services publics de proximité. Claude Brondel, le maire de Villefranche-du-Périgord (son collègue de Cénac-Saint-Julien était là également) a dit combien la présence des services publics était importante. « Quand on vient me voir, la première question que l’on me pose c’est de savoir s’il y a un hôpital pas loin, s’il y a la poste, une école… Nous avons pris une motion en conseil municipal contre le recul du service public » confie-t-il.
Le ras-le-bol des élus est une réalité : « on veut le soutien de l’État mais pas un désengagement » a affirmé le premier magistrat de cette petite commune rurale. Véronique Muzart de la FAPT-CGT, est revenue sur la politique menée par la Poste : « La direction prétexte une baisse de fréquentation des bureaux pour tenter d’imposer aux communes qui ont conservé un bureau, la fermeture partielle dé ceux-ci ». Elle a rappelé que la Poste supprimait 7 000 emplois par an, que les conditions de travail des postiers étaient de plus en plus difficiles et a donné le chiffre de 50 suicides en 2016 au sein de l’établissement.
Pour Daniel Coutant de la Fsu, « il y a plus d’impôts et moins de services publics, on est vraiment dans l’ère du libéral ». Il a mis en avant les fermetures de classes et les regroupements sur parfois 7 ou 8 communes « pour un directeur d’école c’est très compliqué à gérer ». Quant à l’association de défense de l’hôpital et de sa maternité, par la voix d’Irène Leguay, un point a été fait sur les actions menées depuis plus de quatre ans avec la volonté de rouvrir notamment la chirurgie conventionnelle et de mettre en place des lits de nuit pour les patients hospitalisés en chirurgie ambulatoire.
Elle a dénoncé les coupes franches dans les hôpitaux, « plus de 8 milliards d’euros sur le dos des malades et des plus démunis » et a invité la population à une réunion le 7 janvier à 14 h 30 au Colombier où il sera question de la mise en place (comme à Bergerac) d’un Centre de santé à Sarlat.
Comme le faisait remarquer Jean Labrot du Comité Sud Dordogne, « il est possible de faire échec à ceux qui veulent démanteler le service public, quand on se bat on obtient quelque chose comme à Cénac où la Poste a reculé sur la fermeture du bureau ». Même constat de la part de Georgette Laporte la nouvelle présidente de Tous ensemble pour les gares. Elle a rappelé les arrêts de train récupérés sur la ligne POLT à Gourdon et Souillac et annoncé « hier (mardi) nous avons aussi gagné sur le Paris Port-Bou »
P. PAUTIERS (L’Echo de la Dordogne)