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Le retard n’est pas l’exclusivité des Intercités – Un TER pris en flagrant délit près du Cro-Magnon – Témoignage

Lundi 6 février 2017

Voyage des Eyzies de Tayac à Périgueux

Les Eyzies de Tayac, sur les bords de la Vézère est mondialement connue pour son Homme de Cro-Magnon, en réalité Homme du Cro-Magnon (le cros en Occitan signifie creux, grotte ; Manhon, Magnon est soit le nom du propriétaire du lieu où se trouve le cros, soit signifie grand, du latin magnus.)

La renommée du lieu a valu à la gare de rester ouverte plus longtemps que certaines de ses petites camarades. C’en est fini.

Tout se réduit à deux quais.

Ce matin la température est très fraîche, il bruine, les trois candidates au voyage ont froid, une adulte et deux adolescentes. Pas un cheminot en vue : la gare est fermée, sans doute définitivement fermée.

Le TER 65820 est prévu à 6h49 pour arriver à 7h31 à Périgueux.

Il va de soit que les gens qui prennent le train à une heure pareille, c’est pour être à leur tâche à 8h.

Le témoin de cette aventure a un Smartphone et il y a la couverture téléphonique, ce qui n’est pas assuré dans le coin.

Profitant des quelques instants elle tente le contact avec la gare voisine du Buisson pour renouveler son abonnement.

Ça marche et sans s’émouvoir le cheminot prévient que le TER n’est pas encore au Buisson, affublé qu’il est de 40mn de retard.

L’apprenant, les trois candidates au voyage ont encore plus froid, autrement dit ça les glace.

Pour nos trois aventurières il est urgent de réagir et de lancer un plan B.

Le témoin a son plan B car la situation est fréquente, la situation est très fréquente.

Le voyage se fera en voiture. L’une des adolescentes dont la famille a pu être jointe montera à bord alors que l’autre restera en plan, seule sur le quai et pour au moins 40 mn car son plan B est son plan A.

 

Comment en arrive-t-on à cette réactivité du témoin pour ne pas se faire planter ?

De longues années d’utilisation du « service » SNCF.

Naguère il y avait un service TER infos qui permettait d’être prévenu de la suppression d’un TER, de sa substitution par un bus, d’un retard.

Ce service n’existe plus.

Quand un bus se substitue à un train il est intéressant de savoir que ce bus part un quart d’heure plus tôt, ça va de soi.

Naguère quand un bus se substituait à un train défaillant, ce bus partait un quart d’heure plus tôt, mais informé vous pouviez utiliser le service de ce bus en arrivant plus tôt.

Jadis notre témoin s’était organisé avec d’autres utilisateurs du TER pour faire un « ramassage » pour se rendre aux Eyzies.

Devant cette « défaillance » de la SNCF les associés du témoin ne font plus appel à cette SNCF et s’organisent en covoiturage.

 

Nous ne sommes peut-être pas loin d’un temps où la SNCF aura fermé cette ligne et organisera le « covoiturage SNCF ».

La direction SNCF de Toulouse a lancé il y a environ 2 ans l’expérience d’Ayen* dont on ne trouve plus trace.

 

Pour mémoire.

* Ayen, petite commune corrézienne proche de Brive. La SNCF y expérimente un dispositif de covoiturage sécurisé de proximité, baptisé EcoSyste’M, associant la SNCF, le Relais de service public (RSP) de la commune (13 km2 et 700 habitants) et les commerçants locaux.

Fichet contre Y’acca

En pratique, le conducteur voulant covoiturer retire auprès du RSP un macaron numéroté qu’il appose sur son pare-brise. De son côté, le covoituré doit acquérir auprès du RSP des fichets numérotés, sorte de monnaie d’échange qu’il remet au conducteur à raison d’un par kilomètre parcouru, la distance maximale autorisée étant de 25 km pour ne pas concurrencer les taxis. Ces fichets sont ensuite échangeables au RSP contre des Y’acca, des bons d’achat utilisables dans les commerces qui eux mêmes les convertissent en euros auprès du RSP.

La commune joue les intermédiaires

Quant à l’organisation des transports, elle ne repose sur aucun site internet ou centrale de réservation. C’est le RSP qui met en relation covoitureurs et covoiturés. Les deux parties se retrouvent ensuite à l’un des cinq points de rencontre dispersés sur le territoire communal. S’il semble un peu alambiqué, le dispositif – sécurisé grâce aux macarons numérotés et donc nominatifs – pourrait toutefois être plébiscité par les scolaires, notamment pour se rendre à Brive. En termes de publicité, les annonceurs locaux pourraient bientôt figurer sur les fichets et ainsi contribuer au financement du système. Prévue sur un an, l’expérimentation sera évaluée régulièrement.

http://www.busetcar.com/actualites/detail/75002/la-sncf-experimente-le-covoiturage-en-correze.html