Devant l’amoncellement des déconvenues et annonces inquiétantes, l’association TEPLG a tenu mardi 14 mai 2024 un conseil d’administration exceptionnel. Un seul point est prévu à l’ordre du jour : Point sur les « mauvaises nouvelles » et quelles actions mener.
Présents
Conseil d’administration TEPLG : Georgette Laporte, Présidente. Lionel Maury secrétaire, Séphora Hootele secrétaire adjointe, Laurent Idlas trésorier, Charles Bardou trésorier adjoint, Fatima Artu, Jean-Claude Mathieu, Pierre et Danièle Braun, Jean-Laurent Loyer
Élus : Gilles Liebus, Maire de Souillac, Dominique Schwartz conseillère municipale représentant le maire de Gourdon et la CCQB, madame Rosette Bessière adjointe au maire de Dégagnac. Frédéric Gineste conseiller départemental canton de Gourdon en charge du dossier mobilité au conseil départemental, Violaine Delpech-Fraysse conseillère départementale canton de Souillac
Invités : Jean-Noël Boisseleau association Urgence-POLT et une dizaine de sympathisants.
Excusés :
Les élus de la communauté de communes « Cazals-Salviac » en conseil communautaire ce jour.
Madame la présidente de TEPLG s’est inquiétée et a évoqué les deux menaces qui préoccupent les usagers de la ligne P.O.L.T (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) et des TER à savoir :
- Le report de la livraison des nouvelles rames « Oxygène » de 2025 à 2026 (ou 2027)
- L’annonce de travaux sur la ligne au nord d’Orléans qui entraineraient l’arrêt de la circulation des trains d’Orléans à Paris, et vice versa, d’aout 2025 à janvier 2026. Ainsi un seul aller-retour Paris Toulouse resterait possible pendant la période.
Elle a également interrogé le conseil d’administration sur les actions à mener pour répondre à ces préoccupations qui s’ajoutent à un service de plus en plus dégradé : retards, suppression de trains, travaux insatisfaisants, irrespect des engagements pris par l’état et la SNCF.
Monsieur Boisseleau a présenté la situation actuelle et fait un rappel historique de l’abandon des missions de service public, voire de la ligne « grande vitesse » POLT, de la part de la SNCF. L’appellation grande ligne correspond à un certain aménagement : présence de deux voies (l’une montante, l’autre descendante), possibilités de retournement dans certaines gares, équipement permettant la grande vitesse, pour mémoire le « Capitole » fut le premier train régulier à rouler à 200km /h et permettait de parcourir la distance Paris Toulouse en 6h, alors qu’actuellement le plus rapide des Intercités met 6h30…
Urgence POLT est une association qui fédère les associations d’usagers de la ligne (comme TEPLG) et les élus des territoires traversés : 4 régions, 7 départements ainsi , outre les représentants des C.A des associations, le conseil d’administration de l’association Urgence POLT compte maires, conseillers départementaux et régionaux, députés et sénateurs de tous bords.
Urgence POLT organise le 17 juin 2024 un colloque au Sénat à propos de l’avenir des trains de nuits de la ligne POLT et invite les membres présents du CA et les volontaires à y assister.
Frédéric Gineste évoque les relations des élus du département (conseillers départementaux, députés et élus communaux) avec les dirigeants locaux ou nationaux de la SNCF. Il rappelle l’attachement de monsieur Rigal président du conseil départemental du Lot au maintien d’un service public de qualité. Monsieur Rigal a donné récemment, à la presse nationale, une interview « coup de sang » à ce propos. Frédéric Gineste salue la grande réactivité des élus et leur implication dépassant les clivages politiques et ce depuis la création de TEPLG ou Urgence POLT. Il déplore par contre l’attitude des dirigeants de la SNCF qui assistent, ou non, aux réunions de concertation notamment à propos des travaux et de l’entretien de la ligne, ne proposent rien et ne tiennent absolument pas compte des réflexions et propositions des autres membres. Leur attitude est profondément insultante tant pour les usagers que pour leurs représentants politiques élus. Les représentants du gouvernement brillent également par leur mépris, à monsieur Beaune , ministre, a succédé monsieur Vergriette, ministre « délégué »qui n’a assisté , distraitement, à la dernière réunion du comité technique de suivi des travaux qu’une dizaine de minutes, par visio-conférence.
Le plan Borne 100 milliards pour les transports, paraissait donner satisfaction mais cette proposition n’a fait qu’offrir du temps et de l’apaisement au gouvernement mais ne semble pas avoir d’effet sur le terrain.
Violaine Delpech-Fraysse, souhaiterait que les élus Renaissance du département interpellent directement le gouvernement qu’ils soutiennent.
Malgré la présence des élus des territoires, pour mémoire la manifestation du 27 janvier 2024, en gare de Gourdon, a rassemblé un très grand nombre d’entre eux dont le vice-président de la région, les négociations avec la SNCF piétinent, s’enlisent.
Quelles actions peut envisager TEPLG ?
On constate que les opérations de tractage ne rencontrent qu’une faible adhésion, la majorité des usagers reçoit l’information, soutient l’association mais peine à s’engager concrètement.
TEPLG seule ne pourra pas agir efficacement, il faut à minima, mener des actions communes avec les autres associations dont Urgence Ligne POLT.
Il conviendra qu’ensemble nous fassions la promotion des liaisons ferroviaires porteuses d’écologie, de confort et sureté de mobilité et de développement des territoires.
Monsieur Liebus, pense qu’il faut œuvrer pour relancer le fret afin de ragaillardir la ligne et obtenir le soutien et conserver, ou attirer, des entreprises dans le département. Il rappelle le poids qu’a eu l’entreprise Legrand dans la Haute-Vienne pour le maintien et le développement de la ligne POLT, tout comme Michelin a pesé pour la ligne Clermont-Ferrand Paris.
Malheureusement le fret semble avoir été délaissé, abandonné, par la SNCF qui ne semble accorder d’intérêt que pour les lignes LGV. Ainsi 40 milliards seront consacrés à la ligne LGV Bordeaux-Toulouse alors que le chantier pour l’entretien et le renouvellement du matériel des 750 km de la ligne Paris Toulouse ne bénéficient que de 2.5 milliards et nécessiterait encore 2 milliards supplémentaires.
La SNCF privilégie les lignes TGV et LGV, beaucoup plus rentables (un trajet coute à l’usager 2 à 2,5 plus cher à grande vitesse qu’à vitesse ordinaire).
Il faut obliger les dirigeants de la SNCF à tenir compte des désirs et volontés des usagers et de leurs élus.
Quelles actions ?
- Faire pression pour la réunion du 24 mai (Comité d’administration d’urgence POLT à Limoges), pour obtenir une réflexion, et un aménagement, à propos du chantier et de la circulation des trains entre Paris et Orléans d’aout 2025 à janvier 2026.
- Obtenir le soutien et l’appui des syndicats de la SNCF (la suppression des trains et infrastructures entraine dégradation des conditions de travail), le syndicat CGT de Brive soutient les usagers et les associations.
- Organiser des manifestations, notamment descendre sur les voies en très grand nombre.
- Informations régulières aux usagers, développement des moyens de communications de TEPLG, communication via presse locale
- Recueil des dysfonctionnements (cahiers de doléances électronique, via Facebook teplg-tous ensemble pour les gares notamment ?).
- Sensibilisation : rencontre avec les élus locaux, avec les parents d’élèves notamment des pensionnaires, des lycées de Souillac et Gourdon.
- Assister au colloque du sénat le 17 juin.
- Mener des actions de blocage début septembre
- …
Les actions menées ne seront efficaces que si elles sont entreprises de conserve avec les associations de défense des lignes malmenées : Paris-Clermont-Ferrand et Bordeaux- Montpellier-Marseille, acquérant ainsi une dimension nationale.