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Ouverture à la concurrence – Le feuilleton Flixtrain – Épisode 1

Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux… l’allemand FlixTrain veut concurrencer la SNCF

La société allemande FlixTrain a déposé un projet pour exploiter cinq lignes en France. Les trajets seraient plus longs, mais les prix imbattables.

Ces projets de lignes ferroviaires visent un début de service à la fin de l’année 2020. FlixTrain

Par Le Parisien, avec Erwan Benezet

Le 18 juin 2019 à 07h30, modifié le 19 juin 2019 à 12h17

L’ouverture à la concurrence du rail en France commence à faire bouger le monopole de la SNCF. Selon l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), la compagnie allemande FlixTrain a posé sa candidature pour exploiter cinq lignes : les trajets Paris-Nord – Bruxelles-Nord, Paris-Bercy – Lyon Perrache, Paris-Bercy – Nice (en horaire de nuit), Paris-Bercy – Toulouse, et Paris-Austerlitz – Bordeaux.

Ces projets de lignes ferroviaires visent un début de service en décembre 2020. Contrairement à l’offre de la SNCF avec des TGV pour aller le plus vite d’un point A à un point B, FlixTrain mise sur une offre « équivalente aux trains Intercités ». En d’autres termes, avec plusieurs arrêts dans des gares sur le trajet, mais avec des prix nécessairement plus abordables.

Des trajets plus longs, mais moins chers

Ainsi, un trajet Paris-Lyon prendra 4 heures et 22 minutes contre deux heures en TGV. Pour un Paris-Toulouse, il faudra 6 heures et 35 minutes. FlixTrain veut aussi remettre au goût du jour le train de nuit entre Paris et Nice. Là, le trajet sera de 10 heures et 24 minutes. « À l’aide de nos data, on sait qu’il y a une forte demande pour une offre bon marché sur ces lignes », a expliqué Yvan Lefranc-Morin, directeur général France de FlixBus.

Comme en Allemagne, où la compagnie opère depuis avril 2018, FlixTrain se focalisera sur la planification du réseau et la vente des billets. La compagnie entend travailler avec des partenaires qui posséderont et feront circuler les trains, floqués en vert à l’effigie de la marque. En Allemagne, FlixTrain, qui exploite désormais trois lignes, a transporté un million de voyageurs lors de sa première année d’exploitation.

Selon la réglementation européenne qui définit les conditions d’accès des opérateurs privés au réseau ferroviaire, les autorités organisatrices de transport (principalement les régions) ont désormais un délai d’un mois pour demander à l’Arafer un « test de l’équilibre économique ». Il s’agit de savoir si ces nouveaux services compromettent la viabilité d’un service public existant, notamment les TER (trains régionaux).

D’autres concurrents à venir

Un seul candidat pour ouvrir la concurrence ? La SNCF Réseaux avait pourtant indiqué en début d’année avoir « deux touches » parmi les opérateurs ferroviaires. Yvan Lefranc-Morin avance une explication : « Il faut être un peu culotté pour se lancer dans une aventure pareille, face à un acteur, la SNCF, qui s’est trouvé en situation de monopole pendant 80 ans en contrôlant tous les maillons de la chaîne, de l’activité réseau à l’exploitation et la commercialisation des trains, jusqu’aux services en gare. »

D’autres prétendants pourraient se porter candidats. La société italienne ferroviaire Thello a notifié début juin 2019 à l’Arafer son intention d’exploiter, à compter de juin 2020, un nouveau service international de transport ferroviaire de voyageurs entre Paris et Milan, utilisant les réseaux à grande vitesse français et italien. Ce service pourrait concurrencer la SNCF sur la LGV Paris-Lyon avec des rames Zefiro V300 conçues par le canadien Bombardier.

En France, la société qui exploite aussi FlixBus depuis quatre ans, des lignes d’autocars interurbains low-cost, veut aller plus loin en intégrant « ces trains dans un réseau beaucoup plus large qui représente aujourd’hui les nouveaux modes de mobilité bon marché. L’intérêt pour nous, c’est de créer une perméabilité entre le car et le train car on est persuadés de la forte complémentarité de ces modes de transports », a ajouté Yvan Lefranc-Morin.