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Vendredi 16 mars 2018 à 17 h 30 – Première et urgente manifestation de 2018 en gare de Gourdon – La SNCF en grand danger

Après la publication du rapport Spinetta et les premières actions du gouvernement, la défense de la SNCF est urgente et ne doit pas incomber aux  seuls cheminots, c’est l’affaire de tous.

TEPLG se mobilise.

Cette défense devient le premier thème de cette première mobilisation.

Sans oublier nos misères locales.

En effet, contrairement à ses engagements, la SNCF est loin d’améliorer les conditions d’ouverture de la gare de Gourdon. Non seulement la gare est désormais fermée les matins du week-end,  mais ça se produit très souvent en semaine.

Aucun progrès non plus quant à l’amélioration des horaires de trains ou de leur restitution.

Faut-il s’étonner des promesses non tenues de nos responsables régionaux de la SNCF ?

Tout étonnement est balayé par la publication du rapport Spinetta le 15 février dernier.

L’ordre de mission donné par le gouvernement convenait parfaitement à Jean-Cyril Spinetta (ancien PDG d’Air France et d’Areva). Louis Gallois (ancien PDG de la SNCF) a prêté son concours.

Le rapport émanant de cet ordre de mission est un bijou pour le gouvernement.

Bien que cette réforme n’ait même pas été inscrite dans le programme d’Emmanuel Macron, la surprise a été la précipitation avec laquelle le gouvernement s’est mis aussitôt à la besogne, au pas de charge et selon la méthode expérimentée pour la code du travail : les ordonnances.

Le Président de la République avait déclaré alors que ces ordonnances étaient exceptionnelles et ne seraient pas sa méthode de gouverner.

Voilà donc l’un des prétextes, offert par l’Europe, l’ouverture à la concurrence avant la fin de l’année.

Ce cadeau, cette ouverture à la concurrence, voilà le fil rouge de ce projet de réforme.

Nécessité donc de maintenir deux structures, l’une gérant l’infrastructure (qui devra offrir ses services à tout gérant), l’autre gérant l’exploitation, héritière de l’actuelle SNCF mobilité.

Une gène, les cheminots.

La première cible est donc le statut des cheminots, qui a eu l’honneur d’être présenté par des « experts » comme responsable de la dette.

Ce statut n’est surtout pas supportable vu de Bruxelles.

Il serait bon, vu de Bruxelles que, le moment venu, tous les personnels  circulant sur notre beau réseau soient soumis aux mêmes règles, sous entendu, évidemment, les moins favorables.

Depuis l’annonce par le gouvernement de la remise en cause du statut des cheminots les medias se sont livrés au déchargement de tombereaux ses arguments, le plus souvent hostiles aux cheminots.

Les arguments les plus éculés qu’on pensait ne plus devoir entendre ont été déversés.

Entendu que le droit d’un voyage annuel gratuit pour les parents et grands parents d’un cheminot était l’une des premières causes du déficit de la SNCF.

Entendu que les cheminots partent à la retraite à 52 ans.

Entendu que le salaire des cheminots est augmenté tous les ans. Mais sans préciser s’il s’agit de quelques centimes ou de sommes plus rondelettes.

( À propos de salaire il serait bon de parler de l’incroyable salaire de Madame Borne, l’actuelle ministre des transports, quand la SNCF utilisait ses compétences. )

Entendu que les cheminots ne sont pas productifs car quoi qu’ils fassent ils iront à la retraite.

Entendu d’un expert universitaire que les conducteurs sont les seuls indispensables et méritent de bons salaires et de l’estime. Les hauts cadres, entre autres, pourront apprécier.

Entendu que le chiffre d’affaires de l’année 2017 est en augmentation de 30% et que ça provenait essentiellement de l’exploitation des TGV, particulièrement de la nouvelle LGV Tours Bordeaux.

Ce tronçon, l’un des 4 cadeaux du quinquennat Sarkozy et s’avère un gouffre financier qui va perdurer.  Le président Sarkozy avait ironisé que la France n’ouvrait de lignes LGV que tous les dix ans et donc lui en a lancé 4 d’un coup. Il restait le financement, on a créé le PPP (Partenariat public privé) dont ne se sont jamais plaint Vinci, Eiffage,  Bouygues…

Entendu, entendu, entendu…

Cette orchestration médiatique permettra-t-elle de focaliser la réforme sur ce thème du statut et d’isoler les cheminots ?

Mais au delà  du statut des hommes se cachent bien d’autres atteintes.

La mesure phare est est le projet d’abandon du statut public de la SNCF (datant de 1938) pour celui d’une Société anonyme.

Ça ne viendrait qu’après les privatisation  de l’EDF, les P&T, France Télécoms et la Poste.

Resteront alors l’Éducation nationale, les Universités, l’Hôpital. Et avec un peu d’imagination la Police, la Gendarmerie, l’Armée, la Justice, l’Assemblée nationale…

 

Une étrangeté dans le rapport de Jean-Cyril Spinetta :  la fermeture des petites lignes.

Une autre étrangeté : l’annonce rapide de l’abandon de cette suggestion par le gouvernement.

Ces deux étrangetés sèment le trouble : ce ne doit être qu’une « subtile » mise en scène.

Les initiateurs de ces étrangetés ont sans doute imaginé que cette stratégie ferait apparaître le gouvernement comme ouvert et bienveillant.

Combien se satisferont de ce « recul » et se démobiliseront ?

Combien ne se satisferont pas de ce « recul » et se mobiliseront ?