jeudi, mars 28contact@tousensemblepourlesgares.org
Shadow

Stupéfiant ! Le journal de 20 heures de France 2 du premier jour de grève le 3 avril 2018 a disparu du replay – Faut-il s’en étonner ?

Ce replay devrait être à disposition pendant 30 jours. Il est le seul à ne plus l’être aujourd’hui samedi 14 avril (voir la capture d’écran après l’article)

La trace ci-dessous est tirée du Télérama de la semaine du 14 au 20 avril 2018.

ON ACHÈVE BIEN LES CHEMINOTS

«Ce fut un mardi noir, apparaît Anne-Sophie Lapix. Demain sera à peine plus sombre. » Plus sombre que noir? « SNCF pagaille sur les rails », titre le 20 heures de France 2 au premier jour de la grève des cheminots. « Comment rentrer chez soi? s’inquiète la présenta­trice. C’est le défi ce soir pour des mil­liers de Français qui ont bravé les grèves. » «Une marée humaine s’avance vers les quais», décrit un reporter gare de Lyon. «Des quais pris d’assaut aussi gare Saint-Lazare », enchaîne un autre. «Trajet compliqué aussi au départ de La Part-Dieu, à Lyon», poursuit un autre. « La journée a commencé dans certaines gares dans une panique totale », re­prend Anne-Sophie Lapix. Après les «bousculades » du retour, voici donc les « mouvements de foule » de l’aller, avec leurs « scènes hallucinantes ». «Ce matin à Paris, grosse pagaille… » Non, c’est vrai? «… Et déjà des voyageurs ex­cédés. » « On veut aller bosser! Cheminots, au boulot! » Tas de feignants. « Y en a ras-le-bol. — C’est le ras-le-bol? — Oui. » Puisqu’on vous le dit. «Dans certains trains de banlieue, il est tout simplement impossible d’embarquer. » Sauf si on est une équipe de télé. « A l’inté­rieur, des dizaines de passagers serrés les uns contre les autres. » A cause de cette fichue équipe de télé. «Mêmes difficultés à Lille. » Et mêmes témoins excédés : « C’est le bordel.»

Après un énième reportage sur le covoiturage, direction Poitiers avec des salariés travaillant à Paris. « On les appelle les « navetteurs ». Aujourd’hui, pas le choix, ils feront du télétravail chez eux.» Emmanuel, informaticien, en détaille les modalités, puis « Olivier vient aux nouvelles pour le trafic de demain et là, il découvre le même scénario. — Encore une journée de galère». Anne-Sophie Lapix réapparaît: « Nos journalistes ont parta­gé la galère des voyageurs. » On a vu. «Ils ont tenté de rejoindre Saint-Etienne en partant de Paris et sans réservation. » Quoi, encore? « Grève: on a voulu rallier Saint-Etienne ! » fanfaronne le titre.

Pour ajouter à la difficulté, la reporter ne part pas de Paris mais de banlieue « On est à Mitry-Claye, il est 5h52. » Revoilà «ces voyageurs excédés» par les grévistes : «Qu’ils aillent directement à l’Elysée, mais qu’ils ne se vengent pas sur nous!» Bonne idée. Pourquoi ne pas raccorder l’Elysée au réseau ferré? La journaliste arrive enfin à Dijon, «où tous les cheminots ne soutiennent pas forcément la grève». D’autant moins forcément qu’elle interroge ceux qui ne la font pas. «Au final, nous aurons mis toute la journée pour rejoindre Saint­-Etienne. » Et encore, en passant par Tourcoing et en marchant sur les mains, ça aurait pu prendre une semaine. Anne-Sophie Lapix vante à présent «ces entreprises qui aident les salariés. Elles n’ont pas hésité à organiser leurs propres transports ou à mettre en place un dispositif de télétravail». Comme on l’a déjà montré à Poitiers. Mais on le re­fait au sein d’une société, puis d’une autre où, «selon le patron, les grèves coûtent cher. — C’est de l’ordre de 10 à 15% de coûts supplémentaires». Ce mouvement social va ruiner notre économie… Quand soudain, au milieu des vingt mi­nutes de galère et de pagaille, une mi­nute trente est accordée à la parole des cheminots… La même durée que celle réservée à chacun des experts maison. «On entend parler de culture de la grève, et même de gréviculture, relaie Anne-So­phie Lapix. Les Français font-ils plus la grève que les autres? — La réponse est oui», certifie Jean-Paul Chape’ sur la foi de chiffres qui ne mentent pas le pays est atteint de gréviculture aiguë.

Nathalie Saint-Cricq, chef du ser­vice politique, juge que le gouverne­ment est «obligé de réussir» parce qu’ « Emmanuel Macron a été élu sur la réforme ». De la SNCF ? «Mais il va falloir faire attention, il va falloir faire: un, de la pédagogie… » Les Français sont un peu idiots. «…Ne pas donner l’impres­sion que la concertation, c’est un peu du cinéma.» Même si c’en est? «Deux, pas d’arrogance, pas de provocation. » Ne pas parler de «prise d’otages» mais de « gréviculture ». « Trois, convaincre l’opinion qu’il s’agit vraiment de faire évoluer le pays, la SNCF, et non d’atta­quer le service public ou de se payer les cheminots.» Ça, France 2 s’en charge •

 

Le journal de la veille présenté par la même « journaliste » vaut le détour. Tentez celui du lendemain le 4 avril.

Faire Replay FR2 Journal de 20 h.  Étant donnée la daté, il faudra faire « video en plus »